Histoire et symbole. La croix de Jérusalem fleurdelisée au sein du scoutisme catholique belge

Créée par le jésuite français Jacques Sevin pour la première troupe catholique de Mouscron en 1917, la croix de Jérusalem fleurdelisée unit la fleur de lys imaginée par Robert Baden-Powell, et qui deviendra l'emblème des scouts de par le monde, à un symbole chrétien universel pour représenter le scoutisme catholique. Si les scouts catholiques français ne peuvent adopter cet insigne qu'au début de la Seconde Guerre mondiale, suite au caractère politique et royaliste que conserve la fleur de lys en France au cours de l'entre-deux-guerres, ce symbole se diffusera par contre en Belgique dès 1920.
Il deviendra toutefois un révélateur du conflit qui oppose les deux grandes tendances scoutes catholiques belges entre 1920 et 1927. Plutôt conservateurs, les BCS porteront fièrement la croix de Jérusalem fleurdelisée, tandis que les BPBBS, plus ouverts aux catholiques pratiquants ou non, resteront fidèles à la fleur de lys anglaise simple. Progressivement, cependant, la croix de Jérusalem fleurdelisée se diffusera parmi les troupes scoutes catholiques francophones des BPBBS pour affirmer clairement l'orientation confessionnelle du mouvement et travailler à une réunification avec la fédération des BCS, une dissidence qui frappe surtout les scouts francophones à Bruxelles.
A partir de 1927, les scouts catholiques belges forment à nouveau une seule et même association, placée sous le signe unificateur de la fleur de lys simple, même si la croix de Jérusalem fleurdelisée reste utilisée par divers groupes. Mais, lorsque les scouts catholiques belges se scinderont en deux groupes linguistiques distincts en 1929, les deux nouvelles fédérations devront choisir un nouvel emblème pour les représenter. La Fédération des Scouts Catholiques adoptera spontanément la croix de Jérusalem fleurdelisée. Le Vlaams Verbond der Katholieke Scouts choisira, par contre, un nouveau symbole, associant la fleur de lys anglaise à une petite croix de Saint-Georges. Les deux fédérations affirmeront de la sorte leur identité catholique, mais avec des signes différents.








