Belgisch Historisch Centrum voor Scouting
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Dons d'objets et d'archives

Georgette naît en 1896, comme 5e enfant (et 3e fille) de Mathilde Jamar et Armand Morel. Elle fait du guidisme avant-guerre, dans la « patrouille des Abeilles », créée en octobre 1911 à l’initiative de Lucie Graux et dont font également partie Dorothée Graux ainsi que Daisy et Violette Verhoogen. Elle fonctionnera certainement jusqu’en 1912, peut-être jusqu’en 1914, mais restera une initiative isolée [i].

En 1914, lorsque la guerre est déclarée, sa mère installe une ambulance en leur château de La Héronnière à Boitsfort. Dès le 4 août, Mathilde Morel, ses filles Fernande, Andrée et Georgette, aidées par Lucie Graux, « débarrassent le hall pour y installer une quarantaine de lits » des 70 que comptera l’Ambulance 31A. Le 15 août, Marguerite Giron, amie de Mathilde Morel rapporte que : « « L’ambulance nous absorbe complètement et mon service s’y organise facilement grâce à Georgette [Morel], Lucie et Dotty [Dorothée Graux], toutes trois actives et résolues. Gentilles, ces trois fillettes.  Leurs maris ne seront pas à plaindre. » [ii] La patrouille des Abeilles est presque recomposée…

Début novembre 1914, Armand Morel demanda que sa femme et leurs trois filles partent à l’étranger pour y être en sécurité. Cela n’avait rien d’évident. Le 25 janvier 1915, Mathilde part quand même pour la France avec Georgette, sa fille célibataire. Toutes deux s’engagent à l’hôpital de l’Océan à La Panne, fondé et dirigé par le Dr Antoine Depage, voisin et ami de la famille. Mathilde assume la fonction de « ménagère de l’ambulance », il est probable que Georgette l’assiste (les infirmières à l’hôpital de l’Océan étaient professionnelles).  En août 1915, Georgette et sa mère rejoignent Rome et y resteront jusqu’en décembre 1918. En janvier 1917, on y annonce les fiançailles (bientôt rompues) de Georgette, alors âgée de 21 ans, avec Jean Besnard, céramiste. Georgette épousera en 1922 Georges Raquez (1887-1972), un officier d’artillerie, qui accompagne le prince Léopold lors de ses voyages en Afrique et aux Indes entre 1925 et 1929 et sera attaché militaire à Paris de septembre 1934 à avril 1938. Leur fille, Fanny, naît le 16 janvier 1923 et leur fils, Guy né le 6 juin 1924. La famille habite Boitsfort.

Le surnom « Capy », diminutif de « Captain » lui a été donné par ses guides, probablement après leur premier camp en Grande-Bretagne à l’été 1920. On dit qu’elle y avait développé un enthousiasme pas toujours partagé pour le « drill anglais » [iii]. Cheftaine de la 1ère troupe de Vaillance (qui disparaît à son mariage), elle préside les réunions des guide-mistress en 1923-1924 puis la commission (technique) des X jusqu’en 1925. Elle aurait dû prendre la tête de la Troupe des Cadettes, « troupe modèle de formation des guides-mistress » avec Linette Brunard en décembre 1924, mais y renonce (elle a deux bébés sur les bras…). Elle fera partie du Comité exécutif de 1923 jusqu’à son départ pour Paris en 1934 (sa sœur, Andrée De Mot-Morel la remplace alors, les Morel, à l’instar des Brunard, étant toujours bien présentes !).

Dans les années 1925, elle joue le rôle de commissaire internationale (fonction qui n’existe pas chez les GGB), s’occupant des contacts avec l’Angleterre, mais aussi du suivi des tentatives de fondation de troupes GGB au Congo. Au sein du Département technique, elle est chargée du magasin (la cantine) en 1930, puis, en 1932, des publications et en 1934 de la propagande (sa sœur Andrée reprendra ses fonctions à son départ). Elle est également formatrice et fait le lien avec les GGB d’Ostende. A son retour de Paris, elle est commissaire aux Isolées, fonction qu’elle continuera à assurer pendant la Seconde Guerre Mondiale, tandis qu’elle convertit alors la « Maison guide » en home pour réfugiés. Après la guerre, frappée par un drame familial, elle ne se retirera pas complètement des GGB, s’occupant encore du Département technique, mais laissera les fonctions plus en vue à sa sœur Andrée. Son fils Guy décèdera en effet d’épuisement le 12 juin 1945, âgé de 21 ans, au lendemain de la libération du camp de concentration de Sachsenhausen, où il était détenu après son arrestation en France lors d’une tentative pour rejoindre les forces libres. Il était alors étudiant en Polytechnique à l’ULB, Routier à la 56e BSB et assistant chef de troupe à la 140e BSB.


[i] Voir à ce sujet Thierry Scaillet et Sophie Wittemans, « Aux origines du scoutisme et du guidisme en Belgique », in Cahiers d’Histoire Belge du Scoutisme, n° 10, Bruxelles, octobre 2011.

[ii] Pour ce qui suit concernant la guerre : Daniel Vanacker (éd.), Journal d’une bourgeoise, 1914-1918 : Marguerite Giron, préface de Kenneth Bertrams, Bruxelles, éditions de l’Université Libre de Bruxelles, 2015.  Outre des lits, l’Ambulance 31A dispose d’une salle d’opération et de radiographie. Jean Besnard est le fils d’Albert Besnard, peintre et graveur français dirigeant la Villa Médicis à Rome depuis 1913.

[iii] Rose Kerr, The Story of a Million Girls, London, The Girl Guide Association, 1937, p. 224.

(c) Sophie Wittemans/CHBS. 
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