Gilwell Park. L’apogée du camp de formation international du scoutisme

En octobre 2009, le CHBS publiait un premier cahier consacré à Gilwell Park, déjà de la main de Luc Marcovitch. Ce cahier retraçait les origines de ce parc, qui devint au cours de la première moitié du vingtième siècle, une véritable référence pour le scoutisme mondial et le berceau de son système de formation.

Ce second cahier nous relate la suite de cette histoire : comment certains personnages, dont J. S. Wilson dit Belge, ont consolidé ses dimensions de campisme et de formation, de façon à y attirer des milliers de scouts (et non des moindres) et ont instauré la tradition toujours vivante de la Gilwell Reunion.

Comment Gilwell s'est relevé du décès de Baden-Powell et d'Hubert Martin et a survécu à la Seconde Guerre mondiale. Comment le système de Wood Badge qui y a vu le jour, a conquis le monde entier et a été adopté par de plus en plus de pays. Comment, enfin, le terrain s'est agrandi et s'est couvert de lieux chargés de symboles…

Etes-vous aussi contaminé par le virus de Gilwell ? Sachez que Gilwell est facilement atteignable à partir de Londres et se visite… Tous les renseignements au CHBS.

Quand Mowgli rencontre saint François… La christianisation du Livre de la Jungle chez les scouts catholiques

Aujourd'hui, l'association entre le louvetisme et l'univers du Livre de la Jungle est évidente et semble avoir résisté à tous les bouleversements pédagogiques que le scoutisme a pu connaître au fil de ses cent premières années.

Le monde du scoutisme n'y a cependant pas immédiatement ni massivement adhéré, même après que l'idée d'ouvrir le scoutisme aux enfants de 7 à 11 ans ait fait son chemin et ait été finalement acceptée.

Tant en Europe qu'ailleurs dans le monde, par exemple aux Etats-Unis, il a fallu plusieurs années de réflexion et d'adaptation du cadre pédagogique et symbolique proposé par Baden-Powell pour le rendre acceptable.

Ce Cahier de la main de Thierry Scaillet retrace une partie de ce cheminement, à savoir celui des associations catholiques, surtout françaises et belges, et le rôle majeur qu'a joué saint François d'Assise dans ce processus de christianisation de la Jungle. On y découvrira aussi l'apport de Vera Barclay, du père Jacques Sevin et de l'abbé Albert Lamy en la matière.

1940-1944, Londres capitale de la liberté, capitale du scoutisme en exil

La première contribution de l'historien scout français Jean-Jacques Gauthé aux Cahiers du CHBS est magistrale et remarquablement documentée. Son sujet, le "scoutisme et le guidisme réfugié à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale" est en effet inédit et l'a amené à exploiter des sources fort peu sollicitées par l'historiographie scoute jusqu'à présent.

L'auteur aborde cet épisode de l'histoire des mouvements scouts et guides d'une manière à la fois panoramique et très détaillée. Il traite ainsi du scoutisme certes belge et français réfugié en Grande-Bretagne, mais également issu de la quasi-totalité des autres pays occupés par l'Allemagne. Il détaille les structures (l'International Scout Group) et les activités (camps et conférences) qui les rassemblent et le soutien que leur octroient les associations mondiales et anglaises. Il aborde également, dans des annexes qui sont à chaque fois des "zooms", une multitude de facettes de cette histoire : les personnages clés, dont l'incroyable J.S. Wilson ; les moyens de communication entre scoutisme "en exil" en Grande-Bretagne et le scoutisme en Europe occupée, dont il dresse aussi le portrait en creux ; les points de contact entre ces deux mondes, comme le Clan de l'Etape à Miranda de Ebro, etc.

Il est enfin attentif à préciser dans quel cadre idéologique ce scoutisme et ce guidisme se meuvent : apolitisme certainement, Résistance parfois, mais surtout recentrage sur certaines valeurs scoutes, en particulier celle de la "liberté" du scout.

L’invention de la tradition du camp scout, 1907-1914

Il est difficile de nos jours d'imaginer des scouts ne partant pas en camp au cours de l'été. Et pourtant, aux origines du mouvement, la pratique du camping ne fut pas d'emblée très développée par Baden-Powell dans sa méthode scoute, malgré le célèbre camp expérimental de Brownsea en 1907.

A l'image de son précédent cahier sur la totémisation, Sophie Wittemans nous fait à nouveau découvrir comment le fondateur du scoutisme développa progressivement cette pratique du camp, par assimilation des expériences qu'il pouvait observer autour de lui, au point d'en faire un élément clé de la méthode et de la vie scoute.

Après un retour aux sources sur l'antériorité de la pratique du camping à travers l'exemple des Boys' Brigades, Sophie Wittemans nous révèle, dans une première partie, l'évolution de la place du camp dans Scouting for Boys par une analyse approfondie de ses éditions successives, ainsi que les influences multiples qui marquèrent Baden-Powell quant à cette pratique. Elle analyse également la réalité des camps dans les autres associations de jeunesse existant avant la Première Guerre mondiale.

Dans une seconde partie, elle nous montre comment le camp conquit progressivement le mouvement scout belge, notamment par le biais du Camping Club de Belgique et par une série de pionniers qui promurent cette activité au sein du jeune mouvement naissant. Ce cahier s'achève par une série de témoignages, révélant le fonctionnement des premiers camps scouts organisés en Belgique. Un cahier qui fera – sans nul doute – référence, comme pour la totémisation.

Pierre Ickx, Illustrateur scout de l’Entre-deux-guerres

Pour ce quinzième cahier du CHBS, nous mettons à l'honneur la personnalité de l'illustrateur scout Pierre Ickx (1899-1970). Si celui-ci ne fut pas le tout premier dessinateur attitré d'une revue scoute en Belgique, cette place revenant à son contemporain, Jean Droit, actif au sein des Boy-Scouts de Belgique, "Loup Solitaire" fut le premier illustrateur régulier des scouts catholiques belges.

Au cours des années vingt, son parcours le conduisit à dessiner d'abord pour la revue Le Boy-Scout des Belgian Catholic Scouts, association catholique dissidente de Bruxelles, puis – mais dans une moindre mesure – pour les Baden-Powell Belgian Boy-Scouts à travers la revue La Piste. Et, après la fédéralisation du scoutisme catholique belge, il dessina aussi pour la revue De Scout du Vlaams Verbond der Katholieke Scouts. Au gré de ses rencontres, il illustra de même divers ouvrages scouts, écrits par des personnalités du mouvement, en particulier les romans du père jésuite Albert Hublet.

Pierre Ickx fut très actif également dans toute une série d'autres périodiques au cours de l'entre-deux-guerres, pour l'essentiel des revues d'action catholique ou de jeunesse. Il s'essaya aussi à la peinture, à la poésie ou encore à la critique littéraire. Ce cahier vous invite à découvrir les multiples facettes de cet artiste scout talentueux mais tourmenté, qui accompagna notamment Hergé dans ses premiers pas artistiques.

Le guidisme dans une Europe en guerre et en Belgique occupée, 1914-1918

Dans ce Cahier consacré au mouvement guide pendant la Première Guerre mondiale, l'historienne américaine Tammy Proctor s'attache à montrer combien le conflit mondial a été utile au guidisme, alors en plein développement et expansion, en lui permettant de prouver son utilité sociale par le service de guerre et d'établir ainsi sa réputation.  Largement remodelé et structuré au cours de cette même période au Royaume-Uni, il pourra à la sortie de la guerre se consolider sur le plan international et prendre définitivement sa place dans le monde des organisations féminines.  En même temps, il diffusera un nouveau modèle de la femme, celui de la "mère-citoyenne" attachée à l'internationalisme pacifique. Les guides prendront ainsi leur part dans la reconstruction de la nation d'après-guerre.

En Belgique, le mouvement guide naît alors que les Allemands occupent Bruxelles et la majeure  partie du pays.  Sophie Wittemans montre comment le guidisme belge émerge "grâce à" l'occupation, comme une œuvre utile, pleinement inscrite dans les circonstances souvent dures et parfois tragiques de la Belgique occupée. A la fin du conflit, malgré les épreuves, et allant même jusqu'à puiser une partie de sa force et de sa réputation internationale dans celles-ci, le guidisme belge rejoindra sans hésiter les rangs du mouvement guide international.

Le scoutisme équestre en Belgique francophone. Les Cavaliers de Saint-Hubert, 1945-1968

Le scoutisme conçu par Baden-Powell possède une plasticité incroyable. Initialement prévu pour les garçons adolescents, il s'étend rapidement aux filles et s'adapte également à d'autres tranches d'âge comme les enfants (lutins, louveteaux) et les adultes (routiers), puis un peu plus tard, aux personnes handicapées. Il se pratique dans les lieux les plus divers, y compris les pensionnats.

Très rapidement, des formes de scoutisme spécialisé voient le jour dans les domaines les plus divers : scoutisme marin bien sûr, mais il y aura aussi des scouts cyclistes, judoca, spéléologues, aviateurs… d'autres encore allient le scoutisme au chant, à la comédie et au théâtre.

Grâce aux recherches de Luc Marcovitch à partir des archives de Jacques Van Damme et de Marc Warland, ce Cahier met en lumière des expériences de scoutisme équestre en Belgique. Celles-ci débutent en 1943 et se perpétuent encore aujourd'hui.

Le guidisme catholique en Belgique, 1915-1960

Anniversaire oblige, nous consacrons ce dix-huitième cahier du CHBS aux Guides Catholiques de Belgique (GCB) qui fêtent leur centième anniversaire en cette année 2015. Une année ponctuée de multiples activités pour célébrer l’évènement, notamment la pose d'une plaque souvenir sur la façade de l'église Notre-Dame Immaculée à Bruxelles au mois de mai ou encore l'organisation d'un grand rassemblement à la Citadelle de Namur en présence de la Reine Mathilde au mois d'octobre.

Il est rédigé par Geneviève Iweins, historienne, membre de la Commission Histoire des GCB, qui s'est intéressée plus particulièrement à leurs cinquante premières années, époque où guides catholiques flamandes et francophones formaient encore une association nationale. Elle nous fait découvrir les débuts délicats du mouvement, mais aussi les personnalités qui ont pu donner une aura et des bases solides au développement futur du mouvement. Elle aborde aussi les questions linguistiques qui conduiront progressivement à la fédéralisation de l'association.

S'il s'agit encore d'une histoire essentiellement centrale du mouvement, (en attendant que des archives nous permettent d'avoir des points de vue plus locaux), Geneviève Iweins nous révèle aussi l'évolution de la perception, du programme pédagogique et des valeurs proposées aux guides au fil de ces années. Un premier cahier très instructif donc, en attendant son petit frère qui nous fera un jour découvrir les cinquante années suivantes de l'histoire des guides.

Monuments et sépultures scouts en Belgique. Sur les traces du scoutisme dans nos paysages

Consacrer un Cahier aux "monuments" scouts et guides ?

L'idée peut paraitre saugrenue ! Elle ne l'était pas pour Thierry Scaillet, qui depuis de nombreuses années arpente la Belgique à leur recherche et a su y intéresser bien d'autres chercheurs. Car nombreux et souvent inattendus sont les "monuments", au sens "d'expression matérielle utilisée par les scouts ou les guides pour marquer d'une trace durable un évènement en lien avec leur histoire", qui jalonnent nos villes et nos campagnes.

Il s'agit, toutes fédérations confondues, de monuments liés à des anniversaires du scoutisme et à des personnalités marquantes des mouvements. De monuments érigés à la mémoire de scouts et guides décédés pendant la Seconde Guerre mondiale, ou d'autres monuments de guerre commémorant indirectement d'anciens scouts. Il s'agit aussi et surtout d'un abondant art funéraire scout présent dans nos cimetières, dont la sauvegarde pose question. Il y a les rues et les places en l'honneur du scoutisme, les stèles érigées à la mémoire du scoutisme belge à l'étranger, la présence du scoutisme dans le folklore, dans des éléments décoratifs de l'espace public ou des artéfacts religieux.
Ce Cahier présente un premier inventaire de cet art monumental scout et guide, qui même s'il n'est pas exhaustif, était indispensable. Il sera complété plus tard par un inventaire des lieux vivants, des lieux d'étapes et des lieux disparus du scoutisme.

Les histoires de Brownies ou le statut de la petite fille dans le guidisme de l’Entre-deux-guerres

Tout le monde connaît les Livres de la Jungle de Rudyard Kipling et les aventures de Mowgli qui constituent le cadre imaginaire choisi par Baden-Powell pour structurer les activités et méthodes propres aux jeunes garçons de 8 à 12 ans.

Mais qu'en est-il pour les petites filles ? L'histoire de la Jungle ne sera pas reprise pour constituer leur imaginaire éducatif. Elles recevront par contre un récit encourageant davantage la découverte de leur subjectivité, une proposition qui ne fera pas l'unanimité et suscitera diverses adaptations.

C'est à cette découverte du monde imaginaire de la branche cadette du guidisme que Sophie Wittemans nous invite à travers ce cahier. Ce vingtième cahier fête simultanément le dixième anniversaire de notre collection.